Guillaume de Fréminville, avocat d'affaires et associé fondateur du cabinet Rondot Eychène Fréminville, partage son parcours, des bancs de l’université à la gestion de son propre cabinet. Il nous raconte son entrée dans la profession, les défis qu’il a rencontrés et les éléments clés qui ont façonné son approche du droit des affaires.

Devenir avocat n'était pas une évidence pour Guillaume de Fréminville. Il s’est dirigé vers le droit par curiosité, sans avoir une vision claire du métier. Ce n’est qu’au fil de ses études et de ses premières expériences qu’il prend conscience de son attrait pour la profession. « Mon père m’appelait l’avocat », en référence à son goût précoce pour le débat et la négociation. Mais au lycée, il peine à trouver sa place. Tout change lorsqu’il entre en faculté de droit. Il découvre un univers qui le captive et comprend qu’il doit adapter sa méthode de travail pour exceller.
Au lieu d’assister aux cours magistraux, il privilégie l’étude des textes et un travail approfondi en travaux dirigés. « Mon premier semestre était moyen, puis j’ai changé d’approche et mes notes ont grimpé ». Son parcours académique s’enchaîne alors sans accroc : une licence à l'Université Paris II Panthéon-Assas, puis un échange à l'Université d'Oxford. « À Oxford, l’enseignement est totalement différent. Les cours sont interactifs, et les professeurs partent du principe que vous avez déjà assimilé les bases. On entre directement dans l’analyse critique, et c’est ce qui m’a passionné. » De retour en France, il choisit d’approfondir sa formation avec un Master 2 de droit privé général à La Sorbonne, avant d’intégrer un LLM en arbitrage international à la London School of Economics.
Guillaume de Fréminville découvre le monde des cabinets d’avocats lors de ses premiers stages. « J’ai vite compris que le conseil n’était pas fait pour moi. Ce qui me plaisait, c’était la stratégie, l’affrontement d’arguments, et le contentieux offrait cela. » Il débute chez Clifford Chance, puis rejoint Freshfields pour se spécialiser en arbitrage international. Pourtant, il choisit finalement de s’orienter vers le contentieux commercial et corporate, qui lui semble plus varié et dynamique. « Ce que j’adore, c’est l’opportunité de renverser la vapeur sur un dossier. Ce n’est pas seulement une question de droit, c’est une question de stratégie.» La curiosité intellectuelle est essentielle pour lui. « Il faut savoir dépasser les évidences. Un bon avocat ne se contente pas des faits donnés par son client, il explore toutes les pistes possibles. »
Après plusieurs années dans des cabinets renommés, Guillaume décide de franchir un cap en co-fondant : Rondot Eychène Fréminville. « J’ai toujours eu un ADN d’entrepreneur. À un moment, il m’a semblé naturel de bâtir mon propre projet. » Monter son cabinet implique bien plus que la simple pratique du droit. « La gestion, le recrutement, le développement commercial, tout repose sur nous. Mais la liberté que cela procure est incomparable. » Il souligne l’importance du choix des associés. « On ne s’associe pas avec un ami, mais avec des partenaires qui partagent les mêmes valeurs et la même vision du métier. »
Les premières années sont un véritable défi. Il faut se constituer une clientèle, gérer l’administration d’un cabinet et s’imposer dans un marché hautement concurrentiel. Il apprend à naviguer entre ces différentes responsabilités en développant des stratégies de prospection et en renforçant son réseau professionnel.
Selon Guillaume, pour être un bon avocat, plusieurs qualités sont indispensables : La rigueur : « Le droit est une matière exigeante. La moindre approximation peut être fatale. » La curiosité : « Il faut aller au-delàdes apparences, comprendre les enjeux économiques et humains derrière chaque dossier. » L’adaptabilité : « Aucun dossier ne ressemble à un autre. Il faut être capable de réinventer son approche à chaque fois. » Il insiste aussi sur l’importance du relationnel. « Un bon avocat ne travaille pas seul. Il doit savoir interagir avec les clients, les juges et les confrères pour bâtir des stratégies efficaces. » L’humilité est également une qualité primordiale. « L’arrogance est un piège. Un avocat ne doit jamais partir avec des certitudes, mais avec des questions. »
Guillaume de Fréminville attache aussi une importance particulière à la formation continue. Il estime que les avocats doivent sans cesse actualiser leurs connaissances pour répondre aux évolutions du droit et aux attentes des clients. Il met en garde contre l’illusion que les clients viendront naturellement. « Un avocat doit très tôt apprendre à développer son réseau. Il ne suffit pas d’être bon techniquement, il faut aussi savoir se rendre visible. » Il recommande d’assister aux conférences, de publier des articles et de multiplier les rencontres professionnelles. « On ne construit pas un réseau en étant intéressé, mais en étant sincèrement intéressé par les autres. La confiance se bâtit sur le long terme. » Il partage également son expérience sur le développement d’une clientèle personnelle. Il évoque l’importance d’instaurer une relation de confiance avec ses clients et de comprendre leurs besoins spécifiques. « Un client fidèle, c’est un client qui sait qu’il peut compter sur vous, quel que soit le contexte. »
Aujourd’hui, Guillaume voit son métier sous un double prisme : continuer à développer son cabinet et transmettre son savoir aux jeunes avocats. « Voir mes collaborateurs grandir et gagner en autonomie est l’un des aspects les plus gratifiants de mon métier. » Il participe régulièrement à des conférences et encadre des jeunes avocats au sein de son cabinet. Son objectif est de les accompagner dans leur progression et de leur inculquer les valeurs qui lui tiennent à cœur : rigueur, passion et engagement.
Entre passion, rigueur et ambition, Guillaume de Fréminville incarne la nouvelle génération d’avocats d’affaires, alliant expertise technique et approche stratégique du contentieux.
Rédigé par Luis Leclerc.
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